Le relooking de l’île de Phuket mené tambour battant

Ses belles plages de sable blanc, ses eaux turquoises, une végétation tropicale dense et luxuriante, voici quelques atours aux allures de carte postale que nombre de visiteurs recherchent en visitant l’île de Phuket, dans le sud de la Thaïlande.

Plage_Surin_Phuket_Thaïlande

Mais derrière cette image d’Epinal se cache une réalité différente, où la corruption se mêle aux extorsions les plus flagrantes, où les plages désertes se couvrent de transats et de parasols loués par des vendeurs n’hésitant pas à réduire l’espace libre à peau de chagrin, obligeant ainsi les touristes à louer une chaise de plage, à défaut de pouvoir jeter leur serviette sur le sable à l’ombre d’un cocotier ou d’un pin, et où les parcs nationaux sont l’objet de la convoitise des promoteurs immobiliers.

Mais ce tableau peu reluisant est en train de changer. Depuis que l’armée a pris le pouvoir en Thaïlande, certains comportements qui avaient presque quelque chose de culturel sont en train d’être pointé du doigt, avec une véritable volonté de changement.

Chargée de donner un « coup de balais » dans ce que Phuket compte de politiciens véreux, policiers corrompus, hommes d’affaires et promoteurs immobiliers n’hésitant pas à user de moyens illégaux pour s’enrichir, l’armée a fait appel à son « monsieur propre » incorruptible, PaweenPongsir, commandant en chef de la police de la région de Surat Thani, pour rétablir l’ordre. Une mission taillée sur mesure, puisqu’il connaît parfaitement l’île – et ses travers – après une expérience de 4 ans dans la police localeentre 2003 et 2007.

Débarqué de son nouveau poste temporairement, le voici de retour à Phuket, avec pour tâche de nettoyer l’île d’une corruption devenue endémique.

Première sur la liste, la désormais célèbre « mafia » des taxis, qui, d’après une étude menée par le Bangkok Post (voir l’article ici, en anglais), travaillait de concert avec des hommes politiques et des policiers acquis à sa cause, moyennant finance.

Tarifs exorbitants, entente sur les prix, rackets en tout genre, menaces contre les taxis et transporteurs récalcitrants, les exemples des méfaits commis par cette bande organisée ne manquent pas. Son influence était telle que vouloir l’anéantir était même considéré comme une mission impossible, aux dires de la police locale. C’est ce que confirmePaweenPongsir : « lorsque nous sommes arrivés à Phuket, la police s’est moquée de nous lorsqu’elle a su que nous souhaitions régler le problème des taxis, nous affirmant que nous n’y arriverions jamais. »

Pas de quoi démobiliser le commandant et son équipe pourtant : « Les problèmes à Phuket ne sont pas difficiles à régler », poursuit-il, « les autorités en place sont faibles et ont laissé la situation pourrir pendant des années. Les personnes en charge de la province de Phuket devraient être arrêtées pour ne pas avoir fait leur travail correctement. »

En quelques jours, l’armée a donc procédé à l’arrestation d’une centaine de personnes et vérifie actuellement les mouvements d’argent sur les comptes en banques de plusieurs personnalités locales, afin de savoir si elles étaient ou non liées à ce réseau mafieux.

Mais le « grand nettoyage » ne s’arrête pas là, et dans la ligne de mire des militaires, se trouvent aussi les commerces installés illégalement sur les plages de Phuket. En Thaïlande, toutes les plages sont publiques, sans exception, et il est donc interdit de se l’accaparer en y construisant des structures, même temporaires.

Les premiers commerces visés furent ceux de la plage de Surin : des beach-clubs et restaurants haut de gamme qui, grâce à l’inaction complice de la police et de ses services administratifs, s’étaient accaparés une partie de la plage pour mieux faire prospérer leurs affaires.

D’autres plages ont d’ores et déjà été nettoyées de la sorte, l’armée n’hésitant pas à envoyer une centaine d’hommes accompagnée de plusieurs bulldozer pour détruire les structures illégales : Kamala, Bangtao, Patong, et ce n’est qu’un début puisqu’un bon nombre de la trentaine de plages que compte l’île est concerné.

De très nombreux vendeurs reçoivent ainsi l’ordre de démonter tout bâtiment se trouvant sur la plage sous 7 jours, délai au terme duquel les militaires interviennent aux frais du propriétaire des structures illégales. Le procédé peut paraître brusque, mais le moins que l’on puisse dire est qu’il est drôlement efficace.

En effet, le résultat est spectaculaire ! Les plages ont retrouvé leur beauté naturelle, leur charme, et leur tranquillité. Certains des commerçants visés font cependant remarquer que de nombreuses personnes se retrouvent sans emploi, mais avec le retour de ses plages sauvages, Phuket devrait bénéficier d’un retour des touristes habitués de l’île qui finissaient par s’en lasser en raison de l’absence de protection des plages.

Il est certes important pour l’île de se munir d’infrastructures immobilières suffisantes pour accueillir les millions de voyageurs qui la visitent chaque année, mais c’est d’abord son panorama exceptionnel qui attire des personnes venues du monde entier. Le sauvegarder est donc le préalable inconditionnel au succès de l’île comme destination de vacances en Asie.

En plus des plages, ce sont également les forêts et parcs nationaux que l’armée souhaite protéger de l’urbanisation : actuellement, l’armée fait révoquer de nombreux titres de propriétés accordés illégalement aux détriments des différents parcs nationaux de l’île. Là encore, la corruption a permis nombre d’abus, souvent au profit de commerces ou de promoteurs immobiliers peu scrupuleux du sort des fronts de mer et des forêts de Phuket.

PaweenPongsir déclare ainsi que « l’image de Phuket s’est dégradée à cause d’un petit nombre de personnes, et le gouvernement de la province a laissé faire car il tirait des bénéfices de ces activités illégales. », avant de poursuivre « s’ils ne savent pas comment gouverner la province ou n’ont pas le courage de mettre fin aux activités illégales, c’est qu’ils n’ont pas les compétences requises pour faire ce métier. Ils ont détruit indirectement le bien commun de la nation, de la même manière que les mafias le détruisent. (…) Nous avons des preuves pour arrêter des personnes importantes, dont des politiciens en charge de la région depuis longtemps. »

L’action de l’armée semble donc apporter concrètement des solutions positives aux problèmes rencontrés par Phuket, et le principal est bien là, et non pas dans l’absence – temporaire – de démocratie, même si des inquiétudes légitimes avaient pu naître dans certaines tranches de la population au moment de la prise du pouvoir par l’armée, laquelle a d’ores et déjà annoncé son retrait d’ici 18 mois.

Le commandant Paween fait d’ailleurs référence au moment où son équipe devra quitter l’île : « nous pensons que si la police se trouve confortée dans ses prérogatives, elle fera désormais son travail. Et si lorsque nous aurons quitté Phuket, des gens se plaignent d’un nouvel abandon dela police dans la répression contre le crime, nous pourrions revenir discrètement etmener une nouvelle enquête. »

Une chose est sûre, l’île de Phuket devrait bénéficier de cette deuxième jeunesse, et attirer à la fois de nouveaux visiteurs ou personnes ayant déjà fait un voyage dans cette région magnifique d’Asie du Sud-Est.

Article écrit par l’équipe de rédaction de P.R.E.F.S., Immobilier de luxe à Phuket

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